Amal
Dans le cadre du panorama Cinéma du proche et moyen orient. En VO.
De Mohamed Siam
1h23 – documentaire
Présentation
Parmi les nombreux documentaires tournés dans le cadre de la révolution égyptienne, comme par exemple Je suis le peuple d’Anna Roussillon ou Tahrir, place de la Libération de Stefano Savona, Amal trouve sa singularité dans la fraîcheur de son point de vue. Les évènements qui ont secoué Le Caire et le reste de l’Égypte sont en effet vus par Amal, une adolescente de 14 ans que le cinéaste va suivre pendant six années.
Ce portrait au long cours permet de mesurer à la fois l’évolution de la jeune fille et de la société égyptienne par un savant jeu de montage qui fait alterner le passé et le présent. Les vidéos des anniversaires se suivent, de la petite enfance à l’adolescence, en informant au passage le spectateur sur les traumatismes endurés par Amal: son père et son petit ami sont morts brutalement dans
le cadre de la Révolution. N’ayant plus rien à perdre, cette âme rebelle se lance à corps perdu dans les manifestations, au risque de perdre sa vie, voire celle du cinéaste qui enregistre patiemment ses faits et gestes.
Ce dernier avait déjà signé Force majeure (2016) tourné sur une période de trois ans et qui suivait un policier d’une quarantaine d’années. Cette méthode de tournage lui a permis de sonder les ressorts du printemps arabe en prenant clairement position pour un peuple assoiffé de liberté. Une posture militante qui a valu à Amal une interdiction de diffusion en Égypte et, à contrario, le prix des droits humains au festival du documentaire d’Agadir au Maroc.