Un peu d’histoire
Le terroir est occupé depuis la Préhistoire. Le castrum de Granis (de Gran, signifiant grain au Moyen Age) mentionné pour la première fois au Xe s, est détenu pendant tout le Moyen Age par les archevêques d’Arles. La proximité d’une importante voie de passage provoque l’installation d’un péage dès le XIIe s. Ainsi installé dans un vallon de la Touloubre, le village connaît un rapide essor, puisqu’il compte près de 900 âmes au XIIIe s. A partir de 1593, date à laquelle la commune achète de Frédéric de Craponne les eaux du canal, Grans connaît le développement optimal de son agriculture. Au moment des Guerres de Religion, à la fin du XVIe s, le bourg abrite les armées du duc catholique de Savoie, ce qui lui vaut l’assaut et les destructions du Gouverneur de Salon.
Le centre ancien
Le centre ancien est agrémenté de cinq fontaines, et comprend un ensemble remarquable de façades ornées (fin XVIIIe début XIXe s) en particulier sur le cours Camille Pelletan. Plusieurs façades sont datées du règne de Louis XV (style Rocaille provençal) en particulier le n°34, à décor de mascaron (figure ou masque aux traits fantastiques placée à la clef d’un arc); l’hôtel au n°29 présente une façade à trois niveaux, scandés de panneaux sculptés de feuilles de chênes et d’oliviers, les fenêtres encadrées de crosses de fougères. Au n°36, façade d’inspiration néo-classique à pilastres colossaux (colossal : ordre s’élevant sur les hauteurs de plusieurs étages) cannelés unifiant les deux niveaux supérieurs d’une seule envolée.
Ce parti néo-classique sera repris à la Restauration (début XIXe s), en plus emphatique et rigoureux avec épaississement des pilastres et augmentation du décor et de l’entablement (couronnement d’une façade comprenant une corniche, une frise et une architrave), en particulier sur les hôtels place de la fontaine d’or et rue du Four. Le luxe de ces belles demeures de la bourgeoisie foncière locale, qui puise ses revenus dans la culture du mûrier et de l’olivier, détonne dans un milieu rural et semble avoir été l’oeuvre d’architectes avignonnais ou aixois.