Midnight traveler
Dans le cadre du panorama Cinéma du proche et moyen orient. En VO.
De Hassan Fazili
1h27 – documentaire
Présentation
En 2014, suite à la diffusion d’un de ses documentaires à la télévision afghane, le cinéaste afghan Hassan Fazili est visé par une fatwa de mort prononcée par les talibans. Sa vie menacée, il décide de quitter l’Afghanistan et de se rendre en Europe avec sa femme, réalisatrice elle aussi et leurs deux filles, de 8 et 3 ans, où ils espèrent que l’asile leur sera accordé. Ne renonçant pas à sa vocation de cinéaste, il embarque avec lui trois téléphones qui deviendront les caméras d’un voyage de 3 années à travers six pays, une odyssée de 5600 kilomètres.
Midnight Traveler –le titre est tiré de l’œuvre du poète afghan Sayd Bahodine Majrouh, militant en faveur des libertés assassiné au Pakistan en 1988 – est d’abord un film sur l’exil. Il confronte le spectateur au déracinement d’une famille, qui doit continuer à grandir malgré les dangers et l’absence de certitudes. C’est également un documentaire redoutable sur la forteresse européenne, bardée de barbelés, de camps de rétention, et son cortège de violences, de procédures interminables…
Enfin, c’est un objet filmique intriguant, réalisé avec la plus simple des caméras, ce qui permet à chaque membre de la famille de s’en emparer. Mais lorsque l’action s’emballe, au gré des déconvenues affrontées par la famille, le film pose au spectateur une question éthique que le cinéaste lui-même ne semble toujours pas avoir tranché, comme il le confie à Télérama : « Je ne comprends toujours pas si j’ai bien fait, ou si c’était mal de rendre belle notre vie si difficile.»