Un havre de paix
Dans le cadre du panorama Cinéma du proche et moyen orient. En VO.
De Yona Rozenkier
1h31 – guerre, drame
Présentation
De son enfance passée au kibboutz Yehiam au nord d’Israël, Yona Rozenkier a tiré un premier long métrage loufoque et intranquille. Trois frères se retrouvent à l’enterrement de leur père alors qu’un nouveau conflit éclate à la frontière libanaise et que le plus jeune d’entre eux est mobilisé. Les deux aînés vont alors se confronter: l’un veut empêcher le cadet de partir tandis que l’autre souhaite l’endurcir. Les divergences se télescopent alors avec de douloureux souvenirs venus de l’enfance. Autour de ce scénario original, le cinéaste a convié ses deux frères pour jouer la comédie.
Après avoir étudié le cinéma à l’université de Tel Aviv, Yona Rozenkier a réalisé de nombreux courts métrages très remarqués dans les festivals internationaux. Il s’est également associé à un programme de films tournés par des réalisateurs israéliens et palestiniens destiné à rapprocher les deux cultures. C’est à l’initiative de son producteur que Yona Rozenkier est passé au format long. Le cinéaste tenait
à témoigner de la peur permanente qui le tenaillait à propos de son incorporation dans l’armée : «Quand on t’appelle, tu dois y aller, les questions se précipitent alors : est-ce que ça va durer, est-ce que je vais mourir, est-ce que mon frère va mourir? Ces pensées noires sont récurrentes. Quand j’étais soldat, ma peur était permanente : la peur avant d’y aller, la peur du combat, quand tu ne sais pas quoi et quand ça va arriver.»
Dans son film, Yona Rozenkier tient malgré tout la guerre à distance, au niveau du hors-champ, tout en déployant un humour particulièrement caustique. Une manière pour lui de pourfendre les mythes virilistes militaires qu’il a lui-même dû affronter.