Le verger conservatoire sort de terre

Lieu de mémoire et de conservation de la biodiversité biologique et génétique de variétés anciennes de fruits, le verger conservatoire communal va sortir de terre. À l’initiative de Jean-Christophe Laurens, adjoint au maire délégué à la sécurité, aux risques majeurs et à la tranquillité publique, la ville a souhaité ré-ouvrir et maintenir des espaces en culture. En partenariat avec le Conservatoire Méditerranéen Partagé, la ville de Grans inaugurera le 11 mars son verger conservatoire revisité et baptisé du nom de Louis Viaud, illustre arboriculteur gransois et premier adjoint au maire sous Appolon Gavaudan et Paul SIAS.

Un peu d’histoire…

Attachée au patrimoine sous toutes ses formes, la ville met l’accent sur l’or vert local avec ce nouveau projet. Tout a commencé il y a 8 ans par la mise en culture de la première oliveraie située en pleine colline le long de la piste 208 puis celle de la Jasse du pape et aujourd’hui du verger.

À l’époque, l’oliveraie comptait 50 pieds d’olivier noyés sous une forêt de pins et de chênes. Après un bon nettoyage de la parcelle effectué par le service environnement, les arbres les plus majestueux ont été mis en valeur, notamment des chênes verts et blancs. S’en est suivie la transplantation d’une cinquantaine d’oliviers existants sur d’autres terrains communaux moins favorables en sol, amenant la culture à 100 pieds. 

En 2021, grâce au rachat d’une oliveraie privée route de Pont de Rhaud, la commune a enrichi celle de la piste 208 en déplaçant la moitié des arbres. À Pont de Rhaud, les arbres étaient trop serrés et avaient besoin d’espace pour se développer. 90 pièces ont été replantés amenant l’oliveraie gransoise à 190 pieds. Pour améliorer cette richesse, 30 pieds supplémentaires ont pris place à la Jasse du Pape déjà peuplée d’une centaine d’amandiers et d’oliviers. « Le futur verger conservatoire va augmenter notre trésor de 250 arbres fruitiers et quelques 450 arbustes. Par cette action, la municipalité affirme sa volonté d’agir en faveur de la planète en enrichissant son patrimoine vert » lance fièrement Philippe Leandri, maire de Grans.

Les trois terrains communaux ont été choisis après étude de leur fertilité en tenant compte de la profondeur du sol propice aux cultures. Situés d’Est en Ouest, ils forment une barrière naturelle DFCI (défense contre l’incendie). 

La situation vécue cet été en Nouvelle-Aquitaine a marqué les esprits et doit servir d’exemple. Notre travail a aussi pour objectif de créer des coupes-feu, de mettre en sécurité les pompiers dans la cas d’un incendie.

Jean-Christophe LAURENS, adjoint au maire délégué à la sécurité, aux risques majeurs et à la tranquillité publique.

Ces terrains viennent en complément des pistes DFCI existantes dotées d’une bande de débroussaillement de 50 mètres, elles-mêmes renforcées par ces espaces mis en culture. Forte de l’expérience de ses équipes, la municipalité tire de nombreux autres bénéfices de ces aménagements. 

« L’ouverture des milieux forestiers est favorable à la bio-diversité végétale et animale. Qui plus est, ces terrains servent et serviront de nourrissage à la faune sauvage car une grande partie des fruits est laissée sur place » rajoute l’adjoint au maire.

Pour mener à bien ce projet, la municipalité a fait appel au Conservatoire Méditerranéen Partagé. Un partenariat fructueux où l’organisme a été force de conseils et de propositions pour faire de ce verger une pleine réussite. 

Après une étude de sol de la parcelle, une autre étude orientée ethno botanique a pu être menée auprès des anciens agriculteurs du village. « L’objectif était de recueillir des témoignages sur les vieilles variétés gransoises à privilégier en faisant appel à leur connaissance et à leurs souvenirs » rajoute l’élu. 

Le Conservatoire Méditerranéen a aussi recommandé le choix du pépiniériste.« L’entreprise de Frédéric Cochet à Aubenas spécialisée dans les vieilles variétés nous a conseillé dans le choix des espèces ». 

Un verger ne s’improvise pas, il se créée. Les plantations, le nombre de rangées, les contraintes techniques d’arrosage, la mixité des espèces végétales selon les principes de permaculture ne se font pas à l’aveuglette. 

C’est tout un art, un savoir ancestral qui se transmet de génération en génération. À l’automne 2022, l’entreprise Astier “Au fil de l’eau” implantée à Lançon Provence a réalisé un forage à 70 mètres de profondeur. 

En complément, une station photovoltaïque a été implantée pour alimenter la pompe et l’installation goutte à goutte, privilégiant ainsi les énergies propres. 

14 rangées d’arbres, 16 espèces, de multiples variétés, le verger fonctionne en totale autonomie et est prêt à produire ses meilleurs fruits !

Des actions pédagogiques

En partenariat avec l’école Georges Brassens, des actions pédagogiques seront menées avec pour objectif de sensibiliser et d’initier les jeunes élèves à la taille des arbres et au ramassage des fruits. « Nous avons déjà eu ce genre d’action autour de l’olivier avec notamment la visite du moulin de Grans après la récolte des oliviers de l’espace Robert Hossein ».

Une autre collaboration, avec l’amicale du comité communal feux de forêt cette fois visera à entretenir les parcelles et à s’occuper des récoltes.

Un verger baptisé Louis Viaud

Au lieu-dit Camprouiès, étendu sur trois parcelles, le verger conservatoire se peaufine avant l’inauguration officielle programmée le samedi 11 mars. « Il portera le nom de Louis Viaud, en hommage à ce Gransois pure souche, arboriculteur de profession et 1er adjoint au maire sous Appolon Gavaudan et Paul Sias » déclare Philippe Leandri. 

Louis Viaud a effectué son premier mandat en 1929. Il a ensuite été le premier adjoint au maire durant le dernier mandat électoral d’Appolon Gavaudan et pendant tous les mandats électoraux de Paul Sias. Il a été entre autres le président de la société de chasse, du syndicat agricole de la coopérative de Cornillon et de la société des arrosants. Un siècle plus tard, la ville de Grans honore sa mémoire.


Constitution des rangées d’arbres

  • R1 : Noisetiers/11 variétés/37 pieds
  • R2 : Figuiers/13 variétés/26 pieds
  • R3 : Pruniers/14 variétés/14 pieds
  • R4 : Cerisiers/14 variétés/14 pieds
  • R5 : Mûriers/13 variétés/16 pieds
  • R6 : Amandiers/14 variétés/16 pieds
  • R7 : Pêchers/12 variétés/13 pieds
  • R8 : Abricotiers/16 variétés/16 pieds
  • R9 : Pommiers/16 variétés/16 pieds
  • R10 : Mûriers/ 9 variétés/13 pieds
  • R11 : Poiriers/12 variétés/12 pieds
  • R12 : Noyers/10 variétés/10 pieds
  • R13 : Kakis/12 variétés/12 pieds
  • R14 : Grenadiers/8 variétés/30 pieds
  • Haie fruitière arbustive composée de cassissiers, groseilliers, vignes, feijoas…
  • Haie mixte composée de cytisus, hibiscus, arbousiers, myrtes, kiwis, pistachiers, rosiers…

Financement

Budget global de 70000€ co-financé à 60% par le département des Bouches-du-Rhône.

Grâce au partenariat avec le Conservatoire Méditérranéen partagé, la ville a bénéficié d’un mécénat de 10 000 avec Distrimag et la Maison du Monde Foundation . 

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